Je continue la présentation de mes mouches de pêches suite à mes précédents articles.
Voici une mouche d’une simplicité incroyable mais qu’il faut absolument avoir dans ses boites surtout si par chez vous, vous avez également cette petite chenille verte que l’on trouver sur les chênes (tordeuse du chêne) mais aussi sur les saules et parfois d’autres essences d’arbres.
Vous pouvez retrouver mon précédent article ici : le deceiver
D’où vient cette mouche ?
Cela fait une dizaine d’année que je trouve de plus en plus de chenille notamment sous les chênes de mes rivières bretonnes.
Je ne sais pas s’il en existait avant (je pense que très certainement) mais depuis quelques années, les chenilles sont de plus en plus nombreuses et colonisent de nombreux arbres.
Lorsque ces chenilles tombent notamment sous les chênes mais aussi les saules, les truites en sont folles. Elles se regroupent sous les chênes notamment et sautent sur tout ce qui bouge. Il arrive parfois de prendre entre 10 et 20 truites sous le même arbre !
J’ai donc réalisé plusieurs imitations de chenilles verte chartreuse qui sont prises soit tout de suite lors de l’impact sur l’eau ou lorsqu’elles coulent doucement dans le courant.
Les belles truites sont souvent au rendez-vous lorsque les chenilles tombent des arbres
Pour quelle utilisation ?
Dans la ripisylve de nos cours d’eau, de nombreuses espèces de chenilles cohabitent. Cependant, cette petite chenille verte, la chenille du chêne (mais aussi du saule), rend les truites complètement boulimiques entre avril et mai !
Elles descendent des arbres par un petit fil de soie ou parfois tombent brusquement à l’eau.
Les truites les attendent et les gobent rageusement sous les frondaisons. On peut penser parfois que ces truites sont sur d’autres insectes, mais ce sont bien ces chenilles qui attirent toutes les convoitises !
Attention, d’autres chenilles grisâtres, brunes ou noirâtres (de l’aulne) tombent aussi à l’eau selon la saison et il est primordial d’en avoir dans ses boites tout au long de l’année.
Selon l'activité et l'humeur des truites, il faut jongler entre le modèle flottant ou un modèle coulant
Fiches de montage
Je vous propose deux montages mais n’hésitez pas à innover ou tenter d’autres modèles à votre goût.
J'ai personnellement décidé de faire au plus simple car la représentation de la tête ou des pattes n'apportent aucune efficacité supplémentaire!
J’ai également en modèle en bodyglass chartreux qui coule assez vite et qui sous une sèche permet de prendre des truites un peu avant les grosses retombées.
Chenille à immersion lente qui coule doucement comme la vraie chenille, très simple.
Hameçon Tiemco 200 R en taille 10 et 12 ou Daichi 1770 taille identique (forme ondulée).
Soie de montage Chartreux ou vert/jaune
Fixer à la courbure un morceau de micro chenille de couleur vert-chartreux en laissant dépasser un bout d’environ 0,5 mn à 1 cm. Bruler l’extrémité à l’aide d’un briquet.
Faire un sous-corps en soie de montage verte chartreux puis garder le fil en tête. Enrouler la chenille sur la hampe en revenant vers l’œillet.
Laissez dépasser la micro-chenille sur 1 cm et bruler l’extrémité.
Nœud de finition.
Chenille flottante en mousse / foam
Hameçon Tiemco 200 R
Soie de montage Chartreux ou vert/jaune
Fixer une bandelette verte/chartreuse par le milieu (à la moitié de la bandelette et au centre) de foam de 3 ou 4 mn de largeur et d’une longueur un peu supérieure à la hampe de l’hameçon de façon à disposer d’une bandelette de mousse au-dessus et en dessous de la hampe.
Rabattre des deux côtés la bandelette et venir la bloquer pour former une première boule, puis recommencer l’opération 3 ou 4 fois jusqu’à l’œillet ceci dans le but d’imiter les annelures de la chenille. Finir par une tête verte en soie de montage (ou noire) puis rajouter un peu de colle UV.
Encore une jolie truite bretonne qui aura craqué sur une chenille coulante
Conseils et astuces
Personnellement j’utilise les deux montages, mais plus souvent la chenille coulante car finalement la chenille une fois sur l’eau coule lentement et naturellement.
Dans ce cas, je monte la chenille sous une mouche sèche en potence (environ 30 à 40 cm) ou en la fixant sur l’hameçon (si ardillon). Je l’emploie souvent sous un sedge ou une mouche de mai selon si les retombées sont en avril (sedge) ou mai (mouche de mai).
La touche est perçue lorsque la sèche s’arrête ou coule, ou si un remous se forme derrière votre sèche. Ferrez immédiatement !
Parfois sur gobages, je lance le modèle flottant directement sur le poisson en claquant un peu le posé pour reproduire la chute de la chenille. Les gobages sont très rapides et bruyants et occasionnent de nombreux ratés. Avec le modèle coulant la truite est prise dans quasi 100% des cas ! L’autre avantage du montage à deux mouches est que la mouche sèche peut se faire gober également.
L'adulte est un petit papillon. Je ne suis pas sûr que les truites en mangent beaucoup car ils doivent assez peu se retrouver dans l'eau ce qui n'est pas le cas des chenilles qui y tombent souvent surtout par journées ventées
NB : Une imitation de nymphe de Ryacophila (donc vert bouteille/chartreux et tête noire) peut aussi être très prenante à cette période.
Bon montage à vous !
A bientôt,
www.jeanbaptistevidalguidepeche.com