Je continue ma présentation de mes mouches de pêches suite à mes trois précédents articles.
Nous restons sur la truite avec une mouche noyée cette fois après vous avoir présenté un streamer, une nymphe et une sèche.
Une noyée de base qui permet de prendre des truites toute l’année et partout dans le monde. Les truites de mer et parfois les castillons viennent aussi dessus !
Le noir est la couleur la plus commune pour rechercher les salmonidés que ce au streamer et en noyée mais aussi en sèche.
C’est un modèle que j’ai « créé » sans aucune prétention, qui est très simple et efficace. Parfois pas besoin de faire compliqué pour prendre du poisson !
Vous pouvez retrouver mon précédent article ici : Le sedge bécasse
D’où vient cette mouche ?
Je pêche en noyée depuis de nombreuses années et notamment rapidement après mon arrivée en Bretagne où je réside depuis l’an 2000. Il y a ici une vraie tradition de pêche en noyée et j’avoue que c’est une technique qui me plait, étant aussi pêcheur de migrateur.
Le noir est une valeur sûre et on peut rarement se tromper lorsque l’on pêche à la truite. Ce modèle est donc une « création » simple ou une adaptation d’une noyée noire déjà existante notamment la Black Pennel qui est un modèle incontournable que je présenterai peut être une prochaine fois dans ces colonnes.
Boite à mouches noyées avec les couleurs essentielles pour réussir dont le noir, toujours une valeur sûre!
Pour quelle utilisation ?
Une mouche noire doit toujours être présente dans vos boites et nouée régulièrement sur votre train de noyées. Le noir plait toujours aux salmonidés peu importe l’espèce. Un anti-bredouille. Parfois il faut savoir rester simple !
Ce modèle avec son corps noir et un thorax en dubbing spectra ainsi que sa bille et son cerclage argent reste sobre tout en ayant un peu de brillance qui attire les truites.
Avec ce modèle avec une bille, je m’en sers en mouche de pointe lorsque je pêche à deux ou trois mouches. On peut aussi l’utiliser seule.
Joli secteur pour la pêche en noyée avec une variété de courants et postes à truite
Fiche de montage
Hameçon : Kamasan B170 taille 10
Soie de montage : UTC 70 noire
Glissez une bille laiton argent sur l’hameçon en taille 2 à 2,5 mn derrière le hackle.
Venir à la courbure puis fixer quelques herls de faisan noir.
Fixer un fil de tinsel fin argent, et gardez-le en attente. Puis bloquer un morceau d’Uni Yarn noir et enroulez-le jusqu’à la bille en formant un corps conique. Cerclez le corps avec le tinsel de manière espacée. Ensuite posez sur votre soie de montage un peu de Spectra dubbing N°46 et former un petit thorax. Fixez une plume de poule noire et enroulez là sur deux tours. Bloquez et faire le nœud final.
Comment s’en servir ?
La pêche en noyée peut se pratiquer de bien des manières. Personnellement, je pêche en noyée comme pour le saumon. C’est-à-dire que j’utilise des polyleaders de 1,5 m pour la truite pour me permettre de pêcher à la bonne hauteur en fonction de la vitesse du courant de la profondeur, de la température de l’eau et bien sûr l’activité des poissons ! Ensuite je mets un brin de 18° à 14° en fonction de la couleur de l’eau sur lequel je monte une ou deux potences. Je pêche le plus souvent avec 2 mouches.
La pêche classique par les pêcheurs bretons de l’époque, constituait à employer une vielle soie flottante (qui ne flottait plus trop) ou une intermédiaire et de balayer les postes avec un train de mouches. La connaissance de la tenue des poissons et la conduite de la soie et du train de mouches faisaient toute la différence. Chaque rivière avait ses modèles de noyées qui dépendait des insectes présents dans chaque rivière. Les truites étaient aussi plus nombreuses et les éclosions également. De nombreux pêcheurs vendaient le produit de leurs pêches pour améliorer leur qualité de vie.
De nos jours, je pêche avec le montage décrit ci-dessus, en essayant de faire pêcher mes mouches différemment en fonction des conditions. Lentement en début de saison en réalisant de nombreux mendings ou replacements de la soie pour faire couler mes mouches et ralentir la dérive, assez souvent sur un polyleader plongeant à très plongeant. Puis plus les eaux se réchauffent plus j’utilise un polyleader de plus en plus léger (intermédiaire) ou n’en mets pas du tout, et « laisse » les mouches travailler plus rapidement dans le courant.
Néanmoins, il ne faut pas être passif, et je conduis mes mouches en fonction des veines du courant, des obstacles, et j’anime mes mouches presque systématiquement sauf en cas d’eau très froide. J’aime faire des tirées-relâchés sur ma soie, tricoter, réaliser de petits strips, remonter le scion de la canne puis l’abaisser, pour donner de la vie à mes mouches.
Conseils et astuces
Cette mouche peut être montée en taille 10 à 14 voire 16 si l’on pêche plus tard en noyée. Avec ce modèle muni d’une bille, je m’en sers toujours en pointe pour tendre le bas de ligne.
Une mouche noire est toujours une bonne option sur un train de noyée. On peut varier la couleur du thorax pour avoir des variantes, mais dans ce cas je garde du Spectra dubbing Hends qui apporte une touche de brillance dans les eaux piquées de début de saison.
On peut aussi jouer sur la couleur de la bille mais j’avoue bien aimer cette association noir/argent. Ou ne pas mettre du tout de bille.
Lorsque je pêche à deux ou trois mouches, je monte systématiquement des modèles de taille et couleurs différents pour trouver ce qui plait aux truites. Cela peut d’ailleurs varier d’une heure à l’autre. Le noir permet de ne pas se tromper, mais parfois s’il se produit des éclosions, en utilisant la taille et le coloris des insectes aquatiques qui sortent on prend bien plus de truite. Donc restez observateur et adapte-vous !
Bon montage à vous !
A bientôt,
www.jeanbaptistevidalguidepeche.com