Je continue ma présentation de mes mouches de pêches suite à mes deux premiers articles.

 Je reste encore sur la truite avec une mouche sèche après vous avoir présenté un streamer et une nymphe.

C’est certainement la mouche que j’utilise le plus tout au long de l’année, mais notamment dès le début de saison.

Comme toujours, je n’ai ni créé ni inventé ce modèle mais je la modifie pour me l’approprier et l’adapter à mes besoins et envies.

Vous pouvez retrouver mon précédent article ici : La nymphe ORL

D’où vient cette mouche ?

C’est toujours difficile de connaitre la paternité d’une mouche. De nos jours il n'est pas aisé d’inventer un tout nouveau modèle car tout a plus ou moins déjà été créé en tout cas pour les mouches à truites même si heureusement des monteurs de talents nous proposent quelques "nouveautés" sur les réseaux.

En tout cas j’ai personnellement découvert ce type de mouche dans la collection de Yann Lefèvre début 2000 avec sa fameuse mouche à Jo. J’utilise très peu le coq pour mes montages et préfère l’oreille de chevreuil ou de lièvre pour monter la collerette, d’où ce montage. On peut ensuite monter différentes versions que je vous présente dans cet article.  

Pour quelle utilisation ?

Les trichoptères sont sans doute les insectes aquatiques le plus représentés dans nos cours d’eau car ils peuvent supporter certaines pollutions et s’adaptent à de nombreux milieux.

En variant les tailles, et coloris de corps (roux, olive, vert, noir,…), cette mouche peut représenter une multitude de familles de « sedge ».

La plume de bécasse, si difficile à se procurer, est parfaitement adaptée pour monter cette mouche avec ses couleurs naturelles roux/brun clair, et tachetée.

Une mouche à avoir dans ses boites toute l’année pour pêcher l’eau sur nos cours d’eau bretons mais un peu partout en France et dans le monde, où les trichoptères sont nombreux et sortent un peu toute la saison, mais aussi bien évidemment pour les coups du soir. En petite taille (16 et 18) c’est une mouche passe partout très prenante.

Fiches de montage

Hameçon Tiemco 100 en taille 18/16/14/12

Soie de montage noire type UTC 70 ou équivalent

Venir à la courbure et mettre un dubbing de lièvre ou écureuil de la couleur désirée. Enrouler le dubbing de manière conique sans trop fournir pour qu’il soit aéré et confère une bonne flottaison. S’arrêter au 2/3 de la hampe.

Prendre deux plumes identiques de cul de bécasse et les fixer une à une en forme de toit.

Préparer un dubbing loop et emprisonner une touffe de 1cm de poil de lièvre. Cela peut être de l’oreille pour un « hackle » court et imitant un sub-sedge, ou du dos du lièvre (plus long) pour remplacer un hackle. Friser le lièvre et rabattre tous les poils d’un côté puis l’enrouler en faisant 2 ou 3 tours. Il est possible de fournir plus ou moins pour obtenir différentes flottaisons.

Faire une tête en soie de montage noire, puis nœud de finition. Vernis ou pas.

Cette truite n'aura pas résisté au sedge bécasse déposé délicatement le long d'une bordure

Comment s’en servir ?

Je m’en sers toute l’année pour pêcher l’eau lorsque les insectes ne sont pas très présents mais bien entendu aussi lorsque les sedges sortent ou se retrouvent posés sur les plantes et branches au bord de l’eau.

C’est certainement la mouche que je monte en premier en l’absence de gobage et d’activité. En 14 et 16 en début de saison, puis en 16 et 18 plus tard lorsque les eaux baissent.

L’avantage de la collerette en ORL est que l’on peut faire flotter la mouche à différentes hauteurs. Si les poissons les prennent haut sur l’eau ou lorsqu'il courent sur la peau de l'eau on peut légèrement le graisser ou fouetter plus sec pour faire flotter la mouche. Si elles les prennent dans la pellicule, ne surtout pas graisser la mouche et fouetter peu pour qu’elle rentre dans le film de l'eau, voire arracher quelques poils pour réduire sa flottabilité. Si elles se nourrissent sous la pellicule, on peut encore arracher quelques poils et/ou l'humidifier avec de la salive pour qu’elle passe quelques millimètres sous la surface. Dans ce cas, on voit un léger remous sous la surface ou la pointe en nylon (graissée sur la première partie) se tendre.

Lorsque le courant est plus soutenu ou que la luminosité est basse, un petit montage parachute est bien plus visible et pêchant.

Dans tous les cas les truites les adorent!

Cette variante en modèle parachute est très utile 

Conseils et astuce

Ce modèle est extrêmement efficace et redoutable. Il peut être monté en de nombreuses tailles et coloris pour s’adapter aux éclosions en fonction de la saison.

Le lièvre lui permet de flotter à différentes hauteurs. En fonction de la densité de poils utilisé il flottera plus ou moins bas sur l’eau. Il est possible de s’adapter aux conditions pour modifier la flottabilité de la mouche. Bref, un aimant à truite.

Il est également judicieux d’en monter avec un hackle en oreille de chevreuil qui flotte un peu plus haut ou encore à l’aide d’un hackle roux (mais ne permet pas de jouer sur la hauteur de flottaison).

En parachute en lièvre pour la faire flotter encore différemment et avec sa touffe très colorée pour augmenter sa visibilité dans les courants, elle offre d'autres avantages.

 Bon montage à vous!

A bientôt,

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