Je continue ma présentation de mes mouches de pêche suite à mon premier et précédent article.
Etant donné la saison, je reste sur la truite avec une nymphe que j’utilise beaucoup toute l’année, mais notamment en début de saison pour la pêche en nymphe au fil. J’ai de très bons résultats avec ce modèle que je n’ai ni créé ni inventé. Comme pour toutes mes mouches, je les modifie parfois pour me les approprier et les adapter à mes besoins et envies.
Vous pouvez retrouver mon précédent article ici :
Le streamer veron paonne de Stephan Florian
D’où vient cette mouche ?
L’ORL est une mouche dont on ne connait pas vraiment l’origine ni l’inventeur. Certainement créée par un pêcheur à la mouche anglais.
Je vous propose ici une variante de la nymphe d’ORL avec un cerclage en crystal flash pearl (au lieu du tinsel or) du plus bel effet. Je pense que cela émet des couleurs proches de la nymphe émergente qui séduit tant les truites. Elles se voit de loin sans pour autant être trop « blinb bling ». Je rajoute un tag orange derrière la bille qui met un peu de couleur et notamment des UV. En début de saison les eaux sont souvent un peu chargées et les couleurs UV se voient de loin. Les truites tout comme beaucoup de poissons y sont sensibles.
Une nymphe toujours à portée de main dans mes boites.
Pour quelle utilisation ?
C’est avec la pheasant tail, une des nymphes les plus utilisées pour la pêche de la truite, mais elle fonctionne également très bien sur les ombres et les poissons blancs.
La nymphe ORL peut être utilisée de toutes les façons possibles de pêche en nymphe que ce soit à vue, en tandem ou au fil. Dans ce dernier cas, et notamment en début de saison, je préfère utiliser un hameçon jig.
Pour ce modèle que j’utilise en nymphe au fil, comme toujours le plus important c’est d’adapter le lestage en fonction de la profondeur et de la vitesse du courant. La plus belle des nymphes sera moins efficace si elle n’est pas utilisée convenablement.
Donc bien ajuster la taille de votre bille pour chaque type de poste et de courant. En taille 16 et 14 elle peut pêcher quasiment toute l’année. Bien entendu en été, on pourra descendre en taille 18 et voire 20 pour les ombres.
Très beau secteur pour la pêche en nymphe au fil
Fiches de montage
Hameçon Hanak 400 BL 100 en taille 18 à 10, ici en taille 12.
Soie de montage UTC 70 noir.
Placer une bille en tungstène cuivre adaptée à la taille de l’hameçon (ici en 3,8).
Venir avec la soie de montage à la courbure et bloquer une touffe de 5/6 brins de faisan (ou en poil de dos de lièvre) en passant une fois derrière pour les garder dans l’axe voire légèrement incliné.
Puis bloquer fil de krystal flash pearl. Réaliser un sous-corps conique avec la soie de montage.
Mettre de la poix sur le fil de montage puis du dubbing d’ORL naturel.
Enrouler le dubbing sans trop le serrer puis cercler avec le fil de krystal flash.
Avec de la soie UTC 70 fluo orange, faire un tag orange derrière la bille.
Nœud final. Ébouriffer le dubbing avec une aiguille.
Vous pouvez retrouver tous ces matériaux sur le site Ardent Pêche
Comment s’en servir ?
En nymphe à vue : (en modèle hameçon droit)
Le plus important pour cette pêche, après l’approche, c’est d’avoir une dérive naturelle et une bonne présentation. C’est parfois plus important que le modèle de mouche !
Il est donc très important de bien identifier la vitesse du courant et la profondeur à laquelle se trouve la truite visée pour que votre nymphe descende dans la bonne coulée à la bonne vitesse. Si le modèle est bien présenté, la truite la prendra peut-être au premier passage !
Petit conseil : Plutôt que de descendre en diamètre de fil (la grande mode) soigner vos dérives et présentations. Le combat avec votre poisson sera plus bref si vous conserver un diamètre approprié (12°, 14°, 16°). Un pêcheur expérimenté pourra descendre en 10°. En dessous, je trouve que cela n’a aucun sens.
Les truites en raffolent!
En tandem : (hameçon droit)
C’est toujours une question de poids et de qualité de dérive peu importe la technique.
Il vous faudra donc trouver à quel étage se nourrissent les truites pour savoir 1- quelle longueur de potence mettre sous votre mouche sèche et 2- quelle taille de bille utiliser pour pêcher soit à l’aplomb de votre sèche, soit plus en décalé derrière la sèche.
Si vous utiliser la sèche uniquement comme indicateur, en employant de grosses mouches hydrophobes comme le tabanas, sedge en chevreuil par exemple, vous pourrez mettre de grosses billes. Si vous utilisez les deux mouches pour pêcher, il faudra trouver le parfait équilibre pour que les deux mouches pêchent comme il faut.
Il n’y a pas de règle à suivre. C’est souvent par tâtonnement ou par connaissance de ses coins de pêche et de ses mouches que l’on sait quelle "combo" et comment les utiliser.
En nymphe au fil (hameçon droit mais surtout jig)
Encore et toujours une question de poids de nymphe et donc choix de bille. L’expérience et la connaissance de ses coins de pêche permettent de trouver rapidement le lestage adapté car il dépend encore et toujours de la profondeur et de la vitesse du courant.
Conseil : Il faut mieux commencer léger et passer trop vite et trop haut dans la colonne d’eau que de pêcher tout de suite trop lourd et potentiellement faire partir toutes les truites. Dans le premier cas, si elles sont bien actives elles pourront monter prendre!
C’est en regardant comment dérive son indicateur que l’on voit si la mouche passe trop vite ou au contraire est trop lourde et avance moins vite que le courant. Ensuite il suffit d'adapter.
Conseils et astuce
En montage de mouche, il faut parfois savoir rester très simple et minimaliste.
Ce modèle de nymphe d’ORL est une variante avec un cerclage en krystal flash pearl au lieu d’un fil de cuivre traditionnel (or, argent). Cette brillance plait vraiment aux poissons. Je m’en sers aussi pour monter mes ORL en sèche. A monter en différentes tailles (20 à 10) et avec billes de plusieurs densités et couleurs. Fonctionne très bien aussi avec une bille orange. De petites animations sur le poste présumé peut certains jours déclencher plus de touches mais elle prend le plus souvent en dérive inerte car elle vit dans l’eau grâce aux poils de lièvres très mobiles et réalistes.
Une variante (à droite) avec une plume de perdrix rousse en collerette
Il est possible de monter différentes variantes. Une que j’utilise souvent est avec une collerette en bécasse (comme ci-dessus) entre le corps en dubbing et le tag orange derrière la bille. De la même façon, une petite collerette en dos de lièvre peut être utilisée. Dans les deux cas la nage est plus vivante et la descente plus douce. Parfois c’est ce que les truites veulent.
Bon montage à vous!
A bientôt,
jeanbaptistevidalguidepeche.com