La pêche du bar à vue à la mouche est un réel challenge! Une pêche passionnante que l'on peut pratiquer d'avril à fin décembre dans tous les estuaires de Bretagne.
Trouver les coins demande du temps car les estuaires bretons sont nombreux, tous différents et vastes. Il faut également comprendre le fonctionnement de cet écosystème bien particulier, tout comme le comportement des bars qui y vivent ou passent une partie de leur vie.
Voyons un peu les facteurs importants, et comment pouvoir prendre quelques poissons "assez" rapidement.
La pêche du bar à vue est surtout pratiquée aux leurres par de grands passionnés de la pêche de ce poisson, et peu d'entre nous les tente à la mouche et encore moins à vue!
La raison est simple. Ce n'est pas de la pêche mais une traque, où les lancers sont rares. On chasse les bars qui peuvent venir en maraude récupérer crabes et crevettes. Il faut avoir une grande patience et détermination pour vouloir sélectionner le poisson que l'on veut tenter voire prendre. Il faut également un niveau technique important pour de temps en temps prendre ce prédateur marin qui vous surprend à chaque sortie! Marin, car il faut le savoir, le bar remonte jusqu'en eau douce, voire même y séjourne plusieurs heures pour aller se nourrir dans la partie aval de nos fleuves français, notamment bretons. La Bretagne est un fabuleux terrain de jeux pour traquer le bar et notamment à vue. Peut être la meilleure destination en Europe pour cette technique de pêche du bar.
Pêche du bar à la mouche en Bretagne
Les facteurs à prendre en compte sont nombreux. Voici une liste non exhaustive:
Postes de passage où il est possible d'intercepter des bars.
Postes où les bars viennent se nourrir.
Horaires, et marées.
Saisonnalité. Type d'estuaire.
Facteurs extérieurs: vent, lumière, phase lunaire, pression atmosphérique, etc..
Dans un premier temps, l'important comme toujours est de passer du temps sur l'eau et aller aussi souvent que possible sur des spots différents, et à des moments de marée variés. La grande difficulté réside aussi dans le fait que les bars sont présents de l'embouchure (avec la mer) jusqu'à la LSE (limite de salure des eaux) et voire même plus en amont, en eau douce, dans la partie aval des fleuves! Cela représente de vastes terrains de jeu, mais aussi de grandes étendues et spots à parcourir.
Les grands coéfs, permettent de découvrir les estuaires car le marnage est plus important et le niveau d'eau est plus bas par grands coefs à basse mer que par petits coefs. Cela permet de voir comment est le fond, là où se trouvent les roches, le lit du cours d'eau (estuaire), là où découvrent les secteurs et à quel moment. etc... cela prend beaucoup de temps, mais c'est crucial pour voir régulièrement des bars. Y aller au petit bonheur la chance est bien trop aléatoire, même si on peut avoir de la chance et "tomber" sur un ou plusieurs poissons. Il faut donc aller sur chaque spot à différents moments de marées, mais aussi coefs, direction de vent, etc.. autant de facteurs qui rendent cette pêche compliquée mais d'autant plus intéressante.
Trouver quelques bons coins va vous prendre du temps, mais une fois cette phase réalisée, vous allez pouvoir passer à la seconde étape: essayer de les prendre!
Repérage des secteurs. Ici un parc à huitres que les bars fréquentent régulièrement
Une fois quelques spots et bars trouvés, il faut arriver à leur présenter notre mouche. J'utilise bien souvent un petit crabes vert, parfois une crevette, voire une imitation de petit poisson. Présenter une de ces mouches rapidement, précisément et sans être vu est également compliqué et technique. On se rapproche de la pêche de la truite à vue car il faut analyser la vitesse du courant, la profondeur, la trajectoire du poisson.. etc.. rien de simple, mais en y allant souvent on s'améliore et présente mieux. Cela demande de la pratique et expérience. Seul le temps vous permettra d'être plus performant et sûr de vous.
Voici ce que les bars recherches activement dans les estuaires. Le crabe vert
Une fois la mouche présentée, il faut arriver à "déclencher" le bar convoité et le voir prendre votre mouche. Les poissons de taille moyenne sont assez "voraces" et moins méfiants. C'est un très bon entrainement que de trouver des bars de 40 à 60 cm qui prennent mieux nos mouches. Mais il ne faut pas croire non plus qu'ils seront faciles pour autant! Néanmoins, dans un premier temps il vaut mieux "s'entrainer" sur cette taille de poisson que sur des gros beaucoup plus difficiles et frustrants! Une des difficultés également est de voir le bar prendre votre mouche et ferrer au bon moment. Vous ne sentirez quasiment jamais de "tirée". Il faut ferrer à vue et être dans le bon timing car les bars recrachent très vite!
Joli bar de taille moyenne (55 cm environ) pris en repérage sur un nouveau spot. Toujours un vrai plaisir!
Les sujets de plus de 60 cm (2,5 kg) et jusqu'à plus de 80 cm (5 kg et plus) sont beaucoup plus difficiles à tromper. Contrairement à leurs cadets, ils s'approchent plus lentement, observent et inspectent nos imitations à la loupe! Les refus sont nombreux, et prendre ces poissons est et restera toujours un grand challenge. Un des plus grand défi pour une pêcheur à la mouche, je pense, qui se rapproche et s'apparente à la pêche exotique notamment celle du permit.
A force de s'entrainer et d'aller au bord de l'eau on devient meilleur, mais les gros bars restent toujours très méfiants. Notre travail est d'arriver à présenter notre mouche correctement, puis seul le bar décide au dernier moment. Les refus font partie du jeu et il faut savoir les accepter, les analyser et tenter d'augmenter le ratio présentation/capture.
Premier gros bar de la saison 2021. Un 71 cm qui me fera le plus grand plaisir!
D'autant plus que je l'ai pris avec un nouveau modèle de crabe monté durant l'hiver
C'est en allant souvent sur l'eau, en peaufinant ses approches, sa connaissance des postes et horaires de passage, et en maitrisant la technique de lancer et de présentation que l'on s'améliore et arrive à leurrer ces superbes prédateurs qui peuvent venir prendre votre mouche dans très peu d'eau. Parfois en "tailing" c'est à dire avec leur queue hors de l'eau lorsqu'ils se penchent et aspirent votre mouche!
Les bars sont parfois très actifs et un peu moins méfiants. C'est dans ces cas de figure que l'on arrive à déjouer leur méfiance naturelle et prendre un de ces poissons trophées. A la mouche c'est un très gros challenge mais aussi une énorme satisfaction quand cela se produit. Chaque victoire est à savourer pleinement!
Les mouches crabes sont aspirées et se retrouvent souvent au fond de la gueule.
Voir un gros bar prendre votre mouche est un moment inégalable et inexplicable!
La mouche est souvent aspirée et plantée au fond de la gorge.
Voila quelques premières informations sur cette pêche qui pour moi est devenue une réelle addiction. Une des plus belle pêche que l'on peut pratiquer à la mouche en Bretagne, même si j'apprécie de nombreuses techniques et espèces. Que ce soit le saumon atlantique sauvage, la grande alose, la truite, la pêche des carnassiers. Elles ont toutes 1- une saisonnalité 2- leur intérêt et difficulté ce qui en fait leur charme. Traquer toutes ces espèces que nous offre la Bretagne est une chance! Cela nous permet également d'être des pêcheurs complets et de pêcher quasiment toute l'année!
Remise à l'eau d'un gros bar de plus de 3 kg pris au crabe à vue
Pour le matériel, voici ce que j'utilise pour la pêche à vue : avec Ardent Pêche
Canne SAGE SALT HD 9 pieds soie de 8. La soie de 8 permet de lancer rapidement un crabe lesté et de contrer les rushs puissants et coups de tête de gros bars tout en gardant une certaine "légèreté". Il faut une canne puissante et rapide et savoir la charger rapidement.
Moulinet SAGE 2280 ou Spectrum 7/8. Un bon frein est nécessaire pour fatiguer et rapidement remettre à l'eau ces gros bars trophées. Un frein étanche est un must car on pêche souvent dans le sable, la vase.
Soie Rio Striper flottante. Un must pour lancer rapidement et précisément un crabe ou une crevette qui ont un certains poids et inertie. Elle a un long fuseau assez épais qui permet de charger rapidement que ce soit à courte ou longue distance (pour la pêche au streamer).
Bas de ligne en fluorocarbonne YGK ou DFC en 6, 8 voire grand maximum 10 lbs, pour résister à l'abrasion. Il faut souvent pêcher fin pour déjouer la méfiance des bars éduqués!
Mouches fabriquées par mes soins: Crabe vert en majorité, crevette, streamer.
N'hésitez pas à poser des questions dans les commentaires.
A bientôt,
Commentaires
Bonjour,
J'ai découvert les possibilités de pêche du bar à la mouche suite à la vidéo de LabarakaBars.
Pêcheur de truite à la mouche, je serai tenté de pêcher le bar selon cette technique.
Mais, résident sur le bassin d'arcachon, je me demande si cette pratique est envisageable chez moi.
Qu'en pensez-vous?
Vous remerciant par avance de votre réponse, sincères salutations.
Bonjour, merci pour votre message. Je pense que dans le bassin d'arcachon il doit y avoir des possibilités. Il faut trouver des estuaires ou des plages que fréquentent les bars, puis y aller régulièrement pour les trouver et tenter de les prendre!