Voici un article sur la pêche du bar à vue en Bretagne que j'ai rédigé pour le webzine italien Kayakero.
La pêche du bar à vue en Bretagne Sud est une des plus belles et passionnantes que j'ai pu pratiquer.
Vous trouverez dans cet article plusieurs photos illustrant la beauté et la technicité de cette traque fabuleuse!
Bonne lecture!
Traque du bar à vue à la mouche en Bretagne
La Bretagne est une région aux multiples facettes. Elle offre d’innombrables possibilités tant en mer qu’en eau douce (lacs, étangs, rivières, canaux).
Détenant le linéaire côtier le plus important de France, les habitats sont très riches et diversifiés et permettent de rechercher de nombreuses espèces marines notamment à la mouche.
Mon expérience de guide de pêche international m’a donné envie de traquer le bar commun ou dicentrarchus labrax, ce prédateur hors du commun qui côtoie de nombreux milieux et se nourrit d’une quantité de proies très variées, parfois dans peu d’eau. Rechercher ce prédateur à vue à la mouche et surtout à vue est je pense le challenge ultime pour cette espèce très méfiante surtout lorsqu’elle vient se nourrir de petits crabes et crevettes dans moins d’un mètre d’eau ! Cette technique se rapproche beaucoup de la pêche exotique que l’on pratique sur les flats des Caraïbes. Peu importe la qualité de votre mouche et de votre présentation, à l’instar du permit, les gros bars souvent âgés de plus de 15 ans ne sont pas nés de la dernière pluie et sont de redoutables adversaires.
Toujours à la recherche de nouveau défi, le bar à vue à la mouche est certainement une des pêches les plus techniques et passionnantes qui peut être pratiquée en Bretagne. Prendre un bar à la mouche est assez simple, mais traquer de gros spécimens entre 2 et 5 /6 kg en est une autre.
Depuis mon enfance, attiré par la pêche en eau vive, j’ai décidé de passer le cap il y a quelques années et commencer la pêche en estuaire. Cet écosystème complexe qu’il est nécessaire de comprendre pour capturer ces bars trophées à vue demande de nombreuses heures de prospection et de pratique.
Il est important de savoir que les bars viennent chercher leur nourriture favorite (crabes et crevettes) à certains moments de la marée qui dépendront à la fois du secteur, de la nourriture disponible, et des coefficients de marée. Ceux-ci influencent l’amplitude de la marée elle même et la vitesse du courant. Les bars savent pertinemment quand venir « collecter » leurs proies et ne resteront sur postes que très peu de temps. La connaissance de plusieurs coins au sein d’un même estuaire, permet donc de pouvoir pêcher plusieurs heures à différents moments de la marée.
Bien souvent, les meilleures heures sont les 2/3 dernières heures de descendante et les 2 premières heures de montante, lorsque les crabes et crevettes se déplacent pour suivre le mouvement de l’eau. Cette pêche qui se pratique exclusivement à vue demande des conditions bien particulières. Certains facteurs limitant comme le vent, la lumière, et la couleur de l’eau sont à prendre en considération. Chaque jour, il faut donc choisir ses secteurs en fonction de ces paramètres pour être à peu près sûr de trouver des bars actifs, ce qui n’est pas toujours le cas.
La lecture de l’eau est assez proche de celle d’un cours d’eau et les prédateurs viennent rechercher leur nourriture sur des zones marquées, à des horaires/ niveaux d’eau bien précis. Il faut être en harmonie avec ce milieu, avoir à la fois le sens de l’eau et être dans le bon timing. Voir un gros bar venir prendre un crabe délicatement sur le fond, ou se mettre en tailing sur une bordure pour se « gaver » de crevettes est un spectacle unique ! Arriver à les capturer tient bien souvent à peu de chose et reste un moment qu’il faut apprécier à sa juste valeur !
Prendre son temps pour ajuster son lancer, bien observer le déplacement du poisson et la zone où placer sa mouche en évitant les obstacles naturels (moules, huitres et autres pièges) qui peuvent anéantir votre stratégie. Décocher son lancer au bon moment, puis savoir être patient et animer sa mouche juste comme il faut !
Lorsque tout cela est bien réalisé, le bar s’approche lentement mais surement. Vous sentez votre cœur s’emballer puis vient rapidement la monter d’adrénaline. Il est temps de prendre une dernière respiration profonde avant de voir si ce bar trophée va engamer ou refuser votre imitation. Le reste n’est qu’un détail, et les refus sont bien plus formateurs que les captures ! Un véritable challenge pour tout pêcheurs sportifs !
Vous pouvez retrouver l'intégralité de l'article ici, il se trouve en page 112.
Kayakero magazine - décembre 2018
Si la pêche du bar à la mouche vous intéresse et que vous souhaitez vous initier ou vous perfectionner, n'hésitez pas à me contacter pour programmé une ou plusieurs journées.
06 87 30 34 56 - enjoy.fishing@hotmail.fr
Ou visitez mon site sur la pêche du bar!
www.jeanbaptistevidalguidepeche.com
Bonne lecture et à bientôt,
Jean-Baptiste