Cela fait quelques temps que je ne suis pas retourner en estuaire à cause des conditions météo et des horaires pas au top pour la pêche à vue. Lors de mes derniers repérages mes tentatives étaient restées vaines, en essuyant notamment quelques refus sur des bars très méfiants. 

 Mais la prospection avance et je commence à trouver quelques spots intéressants et comprendre de nouvelles choses. J’avance à pas de fourmi mais je crois que c’est tout simplement la marche à suivre… Je suis quelqu’un d’obstiné et étant donné le plaisir que j’ai ressenti lors de mes premières captures, je continue mes recherches à mes heures perdues.

Le paysage des estuaires bretons sont souvent superbes et reposant

Je vous avouerai tout de même que c’est une pêche très technique et compliquée qui encore une fois nécessite de passer beaucoup de temps sur le terrain afin de comprendre un grand nombre de paramètres. Quand je lis les reports et vois les photos de gros bars pris aux leurres à vue sur faceboook de ces derniers temps, j’ai parfois de gros doutes sur l’efficacité de la pêche à la mouche dans cette technique car tout est beaucoup plus compliqué! Mais je n’ai aucune envie de me remettre aux leurres, même si c’est une pêche très intéressante et tout aussi passionnante, mais on ne se refait pas, la mouche reste ma technique de prédilection et celle que j’affectionne par dessus tout.

La pêche à la mouche du bar à vue est possible même si celle-ci est souvent plus compliquée qu'aux leurres

C'est un challenge permanent tant au niveau du lancer, de la présentation que du choix de l'imitation.

Je pars ce matin en n’espérant pas grand chose de cette sortie car cela fait plusieurs jours qu’un vent d’est souffle et refroidit l’eau mais les coéfs sont bons et la lumière excellente. Je décide de passer voir un de mes spots « favoris » où je sais que les bars aiment passer mais je n’y vois rien. Etonnant car habituellement dans ces conditions il m’arrive d’en voir fréquemment ! Est-ce du à la température de l'eau? Au vent d'est? De la saison? Autant de questions qui me viennent à l'esprit. Tant pis, je vais aller prospecter de nouveaux spots qui me semblent prometteurs dont un secteur où j’ai déjà vu quelques bars il y a plus d’un mois.

Je constate avec dépit que les eaux ne sont pas claires mais ne lâche rien et cherche des indices de présence qui pourraient trahir l’activité de bars à la recherche de nourriture. Les premiers spots ne donnent rien, et je retourne sur mon premier choix qui est à mon avis le secteur le plus intéressant de la zone. 

A peine arrivé j’observe un remous en surface avec un flash d’un poisson de bonne taille. Un mulet ? un bar ? J’en ai aucune idée et décide de me camoufler derrière une roche et d’attendre de voir si cela se reproduit. Après une à deux minutes un autre remous se produit, je décide de me redresser pour mieux observer et voir enfin qui est derrière tout ça ! Puis soudainement je vois un autre remous avec une belle nageoire dorsale épineuse. Y a pas de doute cette fois-ci c’est un bar, c’est sûr !

La nageoire dorsale du bar est épineuse et permet parfois de reconnaitre notre poisson favori!

Je reste aux aguets et m’aperçois qu’un ou plusieurs bars ont un comportement assez étrange et viennent tourner sous la surface. Serait-ce une chasse ? Se nourrissent-ils ? Je ne vois pourtant aucun poissonnet ou crevette gicler en surface mais décide de tenter le coup avec dans un premier temps un petit streamer maison, mais sans succès. Après de nouvelles observations et vu la couleur de l’eau, je penche sur des bars se nourrissant de crevettes sous la surface et en bordure de courant. Je monte rapidement l’une des crevettes de mon ami Franck Ripault, et sélectionne une de ces fantastiques créations munie d’un rattle afin d’attirer l’attention des bars pour qu’ils repèrent ma mouche dans cette eau trouble.

Quelques lancers plus tard, entre quelques strips je vois mon fil se tendre, et envoie un bon ferrage car c’est sur cela ne peut être qu’un poisson. La canne plie et je sens rapidement les premiers mouvements de tête de mon bar très mécontent ! Après un beau rush bien bridé et des gros remous en surface, enfin je glisse ce superbe bar sur la bordure. Je lâche un cri de joie et suis aux anges, il est magnifique. C’est sûr c’est mon plus gros bar de ma vie et à la mouche de surcroit !

Une superbe récompense, mon bar record!

Je prends rapidement les mensurations et le pèse (à l’aide d’un filet et de mon bogagrip afin de ne pas blesser le poisson) car je suis persuadé que ce bar est mon record. Verdict : 68cm pour un peu plus de 8 livres américaines soit 3,7 kg environ ! Ouch! Il est fat celui-là! Je n'en reviens pas, mon record à la mouche est battu de quelques centimètres mais de presque 1 kg! Quel moment!

Après un retour à l’eau puis une petite séquence photo ce bar repartira dans son élément… dans une eau effectivement très froide puisque le thermomètre afficher 7°C !

Cette sortie et cette nouvelle prise m’encouragent dans ma quête et j’ai hâte d’y retourner avant que l’eau ne devienne vraiment trop froide et incite les bars à retourner en mer pour bénéficier de T°C plus clémentes.

A bientôt pour un nouveau report.

Jean-Baptiste

www.jeanbaptistevidalguidepeche.com

Matériel utilisé:

Canne SAGE XI3 9 pieds soie de 8

Moulinet SAGE 3200

Soie Rio

Fluoro 25°

Mouche: Crevette Franck Ripault