Après avoir pêché avec Martin de 3X Fly Fishing pendant quelques jours, j’allais avoir 2 journées de plus pour pêcher dans la zone de San Martin de los Andes dans la Province de Neuquen.

J’étais entré en contact avec Ronnie Olsen de San Huberto Lodge ; lodge très réputé dans le monde pour la pêche la truite en sèche, et celui-ci m’avait invité à passer quelques jours dans son lodge et découvrir la pêche du haut Malleo.

Le haut Malleo – San Huberto Lodge :

Le jour suivant je louais une voiture afin de pouvoir me déplacer et me rendre sur le haut Malleo afin aussi de pêcher sur la partie en amont de la Réserve Mapuche mais en aval du lodge de San Huberto, pour quelques heures avant de me rendre au lodge.

Ce parcours est assez semblable à la zone aval dans la réserve des Mapuches. Donc pas de grand changement, je cherche les spots à belles truites, postées en aval des arbres dans les contre courants où quelques jours auparavant la pêche avait été très fructueuse. Je pêche quelques heures sur ce parcours « No kill » où les accès de pêche sont signalés comme sur les rivières de l’Ouest Américain et où il est facile de stationner et d’accéder à la rivière.

La réglementation est strictement « Catch - release » « captura – devolucion » ce qui permet à la rivière de pouvoir être assez bien géré et il est facile de se rendre compte que le peuplement piscicole est en bonne santé !

Le lodge de San Huberto détient plus de 35 km du haut Malleo et les pools sont exclusivement réservés pour les clients du lodge. Les parcours attribués à chaque paire de clients (2 clients pour un guide) sont très vastes et lors de sa journée on ne croise pas d’autres pêcheurs. La rivière est pour nous seul !

La particularité de cette section de rivière c’est que l’on se trouve sur le haut du Malleo, où les eaux sont plus fraîches, et où les éclosions d’insectes sont tout simplement incroyables. Les clients du lodge viennent du monde entier pour pouvoir pêcher ces belles truites fario et arc en ciel en sèche. Lors de mon séjour sur San Huberto, je n’ai pas été très chanceux car le climat s’est fortement dégradé la veille au soir de mon arrivée au lodge, alors que jusque là depuis le début de la semaine, il faisait très beau et le soleil permettait de rendre les poissons actifs en surface. Nous avons eu une journée pluvieuse du matin au soir, et nous avons fini complétement trempés. Par contre les éclosions avaient été abondantes tout au long de la journée,  très variées et les truites en avaient profité pour s’alimenter en conséquence avant la période de reproduction.

Nous avons eu de l’action toute la journée, les truites étaient à table mais cela ne voulais dire pour autant qu’elles étaient faciles à prendre. Comme sur le parcours du bas, nous ne pêchions que les contres courants, les dessous d’arbres, en quelques sortes les postes compliqués où se trouvaient les plus beaux poissons. Les conditions météo étaient vraiment exécrables. Nous avons eu beaucoup de pluie, mais surtout énormément de vent ce qui ne facilitait pas les posés et la présentation qui devait être parfaite pour pouvoir leurrer ces truites sauvages, mais éduquées !

La clef du succès était non seulement de trouver la bonne mouche, en taille et en couleur, ce qui n’était pas chose facile car il y avait des éclosions composées, mais aussi de faire de très nombreux mending malgrè le vent pour arriver à garder notre mouche dans les contres courant de la berge d’en face, ou les petites bordures (au courant plus lent) le plus longtemps possible, là où gobaient sans répits nos truites !

Nous avons du changer de mouches au moins 30 fois dans la journée, car les éclosions variaient et il fallait s’adapter au menu des truites ! Nous avons principalement utilisé des petites mouches imitant des émergeantes de BWO (Blue Winged Olive), des Dun jaune ou ocre, des comparadun qui flottent très bas, quelques adams, Royal Coachman, etc.. et ceci en taille 18 à 16. Quand l’activité de surface diminuait, ou que nous ne trouvions pas forcément ce que mangeaient les truites, nous mettions un « dropper » (une nymph en potence) et nous avons fait de cette façon quelques poissons capricieux.

Chaque truite s’est battue de manière incroyable ! Les poissons sont en pleine forme à cette époque de l’année. Elles ont eu le temps de bien se nourrir pendant tout l’été et sont bien en chair. Les premiers rushs sont parfois dur à maitriser, surtout avec des pointes très fines/ à la taille des poissons. Nous avons perdu aussi quelques poissons malins qui nous faussaient compagnie en allant dans des souches, block ou autres obstacles naturels de la rivière.

Mon guide Hernan, un argentin de 27 ans nait à San Martin de Los Andes a été très bon, et de bonne compagnie. Les guides de San Huberto connaissent bien leurs rivières et les moindres accès, éclosions, postes à truites… Hernan m’a vraiment bien conseillé sur comment approcher et surtout pêcher ces truites, mais particulièrement de me montrer les spots de cette partie du Malleo, et où les truites se tenaient mais surtout me fournir les imitations (mouches) à utiliser, car j’étais venu sans mon matériel « truite » vu que ce petit voyage n’était pas vraiment prévu.

A la fin de la journée nous étions complétement trempé et humide, mais très contents et satisfaits de notre journée. Mon guide car j’avais bien pêché et suivi ces conseils et moi-même car j’ai eu la chance d’avoir une journée bien chargée avec énormément d’action, et surtout en sèche. J’ai pu prendre de très belles truites fario et arc en ciel entre 40 et 50 cm. Aucune petite truite, ni de très grosse même si je me suis fait casser à plusieurs reprises (dans des obstacles) et que nous n’avons pas vu les poissons !

Le Malleo est une rivière magnifique, très bien peuplé en truites, et aux profils très différents. La pêche se pratique quasiment exclusivement en mouche sèche, même si je pense qu’il est possible de pêche en nymphe à vue dans des meilleures conditions que ce que j’ai eu. Les éclosions et la densité de poissons en font vraiment une rivière à part et surprenante. Je sais dors et déjà que je retournerai tôt ou tard poser mes mouches sur ces beaux parcours du Lodge de San Huberto et de la partie de la réserve Mapuche qui héberge moins de truite, mais détient toutefois de très beaux spécimens.

Je rentrerai enchanté de mon séjour en Patagonie du Nord et n’espère qu’une seule chose, y retourner et découvrir d’autres magnifiques rivières du secteur ou des Provinces avoisinantes, pour enfin aller au bord du Traful, du Limay, du Caleufu, et bien d’autre !

Merci à Ronnie Olsen pour son invitation, Martin Castaneda pour les deux jours que nous avons passé, ainsi que Hernan pour ses conseils et sa sympathie !

A bientôt,

Jean Baptiste.